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(Français ci-dessous) May I present to you ... The prehistory of Clairikine.
This is one of the very first pages I drew for Master of Survival (because I originally drew it out of order) - in fact, it's one of the very first comic pages I've ever drawn, period, unless you count those 150+ pages of comic strips that I drew between age seven and nine and that made no sense. You can tell in many ways, of course, but one of them is that I was just starting out doing autobio comics and I had almost zero filter for what I wanted to talk about.
Recently a protagonist in an autobio comic that I admire very much stated that autobio comics were the best, but they could also be the worst, and you had to be careful making them. I think that the reasons for this are very similar to the reasons why you die inside when you read your old journals from high school. I happen to have journalled compulsively for over half my life, and there's a lot of material that I don't even want to read, because I'm not 14, or 16, or 21 anymore. Putting something in a comic that's openly personal sets it in stone, in a way, in the same way that journaling does. And while I'm usually very happy to tell my stories, it's always a little annoying to see a picture of yourself when you were a few years younger/inexperienced, even if everyone else thinks it's cute.
Applied to this particular page, I took a very long time to figure out whether I wanted to post it. Relationships, or lack thereof, are a highly personal thing, and the comics I write about them now always go through an extra round of questioning before I post them. Ultimately it's a question of what is relatable vs. what is comfortable to say about yourself. This comic ended up getting the green light because relationships were one of the many questions I had about my future at the time, and it made sense to have a page that directly touched upon that. Also, though my skills have improved significantly since I drew this, I chose the keep the original artwork as an example of how they've evolved from the time of my first endeavours to make Master of Survival.
Laissez-moi vous présenter... La préhistoire de Clairikine.
Il s'agit ici d'une des toutes premières planches que j'ai dessinées pour Master of Survival (les ayant d'abord dessinées dans le désordre) - en fait, c'est même l'une des premières planches de BD que j'aie jamais dessinées de ma vie, si l'on ne compte pas les 150 et quelques strips dessinés entre mes sept et neuf ans et qui sont plutôt vides de sens. On peut noter que cette planche est plus ancienne sous plusieurs angles, bien sûr; mais l'un d'entre eux, pour moi, c'est surtout le fait que je commençais à peine à dessiner des BD autobiographiques, et j'avais quasiment zéro censure sur ce que je choisissais d'aborder.
Récemment, un des protagonistes d'une BD autobio que j'admire beaucoup a dit que la BD autobiographique, ça peut être complètement génial comme ça peut être complètement horrible, et qu'en les créant, il fallait faire gaffe. Je pense que les raisons pour cela sont très semblables aux raisons pour lesquelles on meurt intérieurement lorsqu'on relit ses journaux intimes du lycée. Pour ma part, j'écris compulsivement dans des carnets depuis plus de la moitié de ma courte vie, et il y a foison de choses dedans que je ne veux plus jamais lire, parce que je n'ai plus ni 14, ni 16, ni 21 ans. Mettre quelque chose d'ouvertement personnel dans une BD, c'est le graver dans la pierre d'une certaine façon, de la même manière que lorsqu'on l'écrit dans un journal intime. Et même si de façon générale je raconte volontiers mes histoires, c'est toujours un peu énervant de voir une photo de soi lorsque l'on avait trois ans d'âge et d'expérience en moins (même si tout le monde trouve qu'on est craquante dessus.)
Quant à cette planche, j'ai mis très longtemps à décider si je voulais la poster ou non. Les relations (ou bien le manque de relation) sont pour moi une chose hautement personnelle, et les BD que j'écris à leur sujet aujourd'hui passent par une ronde supplémentaire d'interrogations avant d'être mises en ligne. Au final, il s'agit d'un conflit entre faire du bien au lecteur et me mettre moi-même mal à l'aise. J'ai fini par donner le feu vert à cette planche pour la simple raison qu'à cette époque, les relations amoureuses figuraient parmi mes nombreuses interrogations sur l'avenir, et c'était plutôt logique du coup qu'il y ait une planche qui traite directement de la question. En ce qui concerne le style de dessin, qui s'est nettement amélioré depuis, j'ai choisi de conserver la planche originelle en guise d'indicateur de mon évolution depuis le commencement de ce premier projet.